Le Centrafrique, notre histoire
Comme son nom l'indique, le Centrafrique est le pays situé en plein centre de l'Afrique, désigné par le sigle RCA, dont la population est estimée, selon les informations de 2023, à 6 100 000 habitants. La capitale est Bangui, et sa superficie est de 623 000 km². Elle est bordée au nord par le Tchad, au nord-est par le Soudan, à l'est par le Soudan du Sud, au sud par la République du Congo, à l'ouest par le Cameroun et la République du Congo au sud-ouest. Le Centrafrique est membre de l'Union africaine, de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale), et de la CEEAC (Communauté économique des États de l'Afrique centrale). Elle est également membre des États Sahelo-sahariens (CEN-SAD). En 2022, elle était classée 133ème au rang des indices du capital humain et de développement humain sur 191 pays.
Histoire de la période coloniale jusqu'à nos joursPériode coloniale (1889 - 1960)
Les premiers colons européens apparaissent en 1884. Les Français installent des postes le long des cours d'eau, tandis que les Belges s'installent le long du M'Bomou près des zéribas de Bangassou, Rafaël et Sémio. En 1889, Bangui est construit. En 1894, Victor Liotard, gouverneur de l'Oubangui, dépendant du gouverneur du Congo Savorgnan de Brazza, récupère les postes belges sur la rive droite du M'Bomou. Les Français organisent le Haut-Oubangui en régions civiles et militaires, ainsi que le Chari après la première expédition d'Émile Gentil en 1896-97 jusqu'au lac Tchad. Après la mort de Rabah, vaincu à Kousseri en 1898 par les Français, les territoires colonisés sont partagés en circonscriptions administratives, le Chari étant joint à l'Oubangui, base de la future Centrafrique. Le territoire devient une colonie française en 1905 sous le nom d'Oubangui-Chari. Le territoire devient partie intégrante de l'Afrique-Équatoriale française (AEF) en 1910.
Les colons français combattent l'anthropophagie et l'esclavage. Les missions religieuses prônent le mariage monogamique et l'État encourage l'arrivée des colons pour la mise en valeur du pays. Toutefois, certains hommes ayant des relations au gouvernement obtiennent d'immenses territoires concessionnaires. Des entreprises commencent à exploiter les ressources du pays en ayant recours de manière importante au travail forcé. La fuite en brousse de la population constitue une forme de résistance, la plus marquante étant la guerre du Kongo-Wara, qui fait l'objet de répressions. La colonisation française en Oubangui-Chari est considérée par RFI comme la plus brutale de l'Empire colonial français.
L'Afrique Équatoriale française, en particulier la région d'Oubangui-Chari, avait un système de concessions similaire à celui de l'État libre du Congo, avec des atrocités similaires.
Premières années d'indépendance (1960 - 1965)Le pays devient la République centrafricaine le 1er décembre 1958 et proclame son indépendance le 13 août 1960. Depuis, le pays a conservé le français comme langue officielle, utilisée dans les documents administratifs, tandis que le SANGO, langue véhiculaire, agit comme unificateur du pays, permettant à chacun de se comprendre, même sans éducation scolaire avancée.
Le premier chef de l'État, Barthélemy BOGANDA, est considéré comme le père de la nation centrafricaine. Parlementaire à Paris, il fut l'auteur de nombreux écrits et de demande de maintien de tous les droits français au peuple d'Afrique Équatoriale française. Véhément parlementaire français, il prônait depuis longtemps l'indépendance des colonies et avait proposé la création des États-Unis de l'Afrique latine, regroupant le Gabon, le Congo, le Cameroun et la République centrafricaine. Il y voyait la seule solution permettant d'éviter l'éclatement de la région en territoires trop petits, non viables, et sans rôle à jouer sur la scène internationale. Il meurt le 29 mars 1959, peu après son élection, dans un accident d'avion dont les causes n'ont jamais été élucidées. Le nom de République centrafricaine est adopté pour mettre en action son projet panafricain, bien que les pays voisins s'y soient opposés.
Période BOKASSA et empire centrafricain (1965 - 1979)En 1965, lors du "coup d'État de la Saint-Sylvestre", Jean-Bedel BOKASSA renverse son cousin David DACKO et prend le pouvoir. Le 4 décembre 1976, il s'auto-proclame empereur BOKASSA Ier et met en place une politique très répressive dans tout le pays.
En septembre 1979, lors de l’opération Barracuda, du 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Castres de l'armée française dirigée par le colonel Bernard DEGENNE, BOKASSA est renversé et David DACKO remis au pouvoir. En effet, BOKASSA se rapproche de plus en plus de Mouammar KADHAFI dont la politique au TCHAD est en contradiction avec certains enjeux d’importance internationale.
L’après-BokassaDavid DACKO lui succède brièvement. Il sera chassé du pouvoir par un coup d'État le 1er septembre 1981 par le général André KOLINGBA, qui établit un régime militaire.
André KOLINGBA restera au pouvoir jusqu'en 1993, année où, suivant le courant de démocratisation lancé par le sommet de La Baule, les premières élections multipartites ont lieu, et Ange-Félix PATASSE est élu président de la République.
À la fin des années 1990, des compagnies minières canadiennes, investies dans plus de 8 000 propriétés minières dans plus de 100 pays, multiplient les contrats avec des pays africains, dont la République centrafricaine, où elles ont du mal à se faire une place. La Colombe Mines possède les principaux sites diamantifères.
Régime BOZIZE et guerre civile (2003 - 2013)En 2001, une tentative de coup d'État provoque de violents affrontements dans la capitale, BANGUI. Après une nouvelle série de troubles, le 15 mars 2003, le général François BOZIZE réussit, avec l'aide de miliciens tchadiens, un nouveau coup d'État et renverse le régime PATASSE. Le général BOZIZE chasse alors les rebelles congolais, auteurs de nombreux méfaits et crimes.
Une élection présidentielle a eu lieu le 13 mars 2005, après plusieurs reports, sous la direction d'une Commission électorale mixte indépendante (CIME), présidée par Jean WILLYBIRO-SAKO. Les candidatures de plusieurs candidats sont refusées, mais celle d'Ange-Félix Patassé est rejetée.
Le régime de BOZIZE est violemment contesté, et une première guerre civile centrafricaine ravage le pays entre 2004 et 2007, jusqu'à la signature d'un accord de paix le 2 février 2007 à Syrte en LIBYE. Cependant, les rebelles dénoncent la non-tenue des accords par le président BOZIZE et reprennent les armes fin 2012, lançant une série d'attaques qui mènent à la deuxième guerre civile centrafricaine. Le 24 mars 2013, les rebelles de la coalition SELEKA s'emparent de BANGUI, et BOZIZE s'enfuit. Michel DJOTODIA s'auto-proclame président de la République centrafricaine, mais les nombreuses exactions commises par les miliciens de la SELEKA amènent à la formation de milices d'auto-défense, les anti-balaka. Le conflit débouche sur une situation de pré-génocide selon la France et les États-Unis. Le 5 décembre 2013, une résolution de l'ONU permet à la France d'envoyer des troupes, tout en laissant les Nations Unies s'installer sur place.
Élue Chef d'ETAT de Transition de la Republique centrafricaine, par le Parlement le 23 janvier 2014, Catherine Samba Panza a succedé á l'intérimaire , Alexandre-Ferdinand N'Guendet qui avait brièvement comblé le vide après le départ brusque de Michel Djotidia.
Le 30 mars 2014, la situation s'est encore dégradée avec l'élection d'une transition vers un nouvel ordre politique. 10 000 soldats français sont alors envoyés dans le cadre de l'opération SANGARIS.
Retour à la paix et désarmement (2013 - aujourd'hui)En janvier 2016, une élection présidentielle aboutit à l'élection de Faustin-Archange TOUADERA, qui est reelu en 2020 . Les candidatures de plusieurs postulants sont injustement rejetées sur injunction de Faustin TOUADERA notamment, celle du Colonel ARMEL SAYO MINGATOLUM, Ministre du gouvernement sortant en qualité de Porte Parole des 14 Groupes armés ayant signé l'Accord de Paix de Khartoum.
Le 25 mars 2023, la République centrafricaine est admise dans l'Organisation des Nations Unies. Le pays est toujours en proie à de nombreux problèmes, notamment la présence de groupes armés et de forces étrangères. Cette situation représentent un risque important pour la population civile et l'ordre public, elle entrave la mise en place d’un fonctionnement démocratique des institutions.